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de Yat Kha
Biographie de Yat Kha
Déferlement sonore en provenance de la petite République de Tuva, coincé entre la Mongolie et la Russie. Yat Kha est un groupe saisissant. Leur musique est basée sur le chant diphonique (émission simultanée de deux sons, un bourdon et des harmoniques), mais aussi des chants de gorge et des sons quasi rituels. Mélange explosif d'instruments traditionnels (igil/vielle, yat-kha/cithare) et de cordes plus modernes (basse, guitare), le groupe puise une saine énergie dans la puissance rythmique de son batteur, hallucinant sosie de Raspoutine. La musique de Yat Kha (prononcez yat-ha) surprend, sidère et emporte jusqu'à la transe, alternance de sonorités profondément traditionnelles, à la gloire des montagnes, des steppes infinies et du cheval-roi, et d'arrangements audacieux qui piochent dans le punk et le blues.
Chanteur à la voix extraordinaire, musicien bidouilleur étonnant et activiste libertaire, Albert Tuvezin agite les scènes et l'underground musical russe et mongol depuis 91. En 91, on le retrouve à l'Est de l'Oural, au cur d'une scène alternative sibérienne surprise entre Perestroïka et explosion punk. Retour à Touva où il s'investit dans Kungurrug, première mouture des futurs Huun-Huur-Tu, mélangeant rock et chants de gorge. Il abandonne le projet, puis ose se présenter seul, armé de sa voix et d'un couteau qu'il fait crisser sur une pierre. Brian Eno, sidéré, lui attribue un prix spécial au festival "Voices of Asia". Après quelques expérimentations sonores avec un clavier tout aussi foutraque que lui, il se lance dans le projet Yat-Kha, d'abord en duo (aujourd'hui en quintet), tourne dans les festivals européens, sort un premier album "Yenisei Punk" (95) et impressionne Paddy Moloney (leader des Chieftains) qui le signe sur son label. "Aldyn Dashka" vient de sortir en France (2001), polyphonies et polyrythmies surréalistes.
Sur scène, le groupe hallucine avec ces sonorités venues d'une autre planète, sa dégaine attilesque, l'aridité de sa musique qui finit par vous donner des frissons. Enchevêtrement fascinant de cordes d'une autre époque (igil, yat-kha, kengyrgy -sorte de tambour), de basse et guitare souvent saturées, le tout ponctué de chants rauques, de bourdonnements quasi shamaniques, d'harmonies vocales. La voix de Tuvezin, rauque, caverneuse, aiguë et grave en même temps, s'exalte avec la voix fluide et pure d'Adlyn. Les ruptures de rythme, l'énergie et la tension palpables à tout instant, la débauche sonore, les montées d'adrénaline jusqu'à la transe et une virulente punk attitude font de leurs concerts de purs moments d'extase. A découvrir ABSOLUMENT !
Liste des albums de Yat Kha





