THE AIKIU
Aucun avis pour le moment

Concerts de The Aikiu

Cet artiste n'a aucun concert programmé.

Soyez le premier à être averti
des prochains concerts de The Aikiu

Biographie de The Aikiu

Essayez donc de rapprocher The Aikiu d'un autre groupe du moment, vous n'y parviendrez pas. Pourtant, chaque morceau de leur premier album, le manifeste "Century Ghost", possède une couleur et un son qui remuent des émotions indicibles, exhalent un parfum connu - dissout dans une extrême modernité - dont vous ignoriez vous-même combien vous en étiez nostalgique. C'est là que réside la grande force de ce groupe atypique composé de Julien Vichnievsky (compositeur et second noyau du groupe), Barnabé Nuytten (basse), Tatianna Mladenovitch (batterie) et Nuno Cordeiro (guitare). Tout ce petit monde s'est formé autour d'Alex Aïkiu, le chanteur et concepteur de cet ambitieux projet, depuis son retour des Etats-Unis, il y a près de quatre ans.
A l'origine, The Aikiu ne sont que deux. Julien Vichnievsky et Alex Aïkiu écrivent et composent leurs chansons en revendiquant un certain classicisme dans l'écriture. Autour de structures souvent pop, ils travaillent ensuite avec une minutie acharnée à développer un raffinement élégant et peu ostentatoire qui s'exprime dans la recherche de textures sonores, d'arrangements sophistiqués et évocateurs.
Au fil du temps, le groupe s'est ainsi ouvert aux rencontres et aux collaborations. D'abord pour la scène bien sûr, afin de retranscrire en "gang" les chansons imaginés à deux, mais aussi pour la production. Pour le magistral "Pieces of Gold", véritable hymne à l'amour qui ouvre l'album et vous fait décoller pour un monde plus vaste, plus haut, plus beau, The Aikiu a collaboré avec le talentueux Frédéric Soulard, du groupe Limousine.
Ce projet, Alex Aïkiu le portait en lui depuis quatre ans, mais sa réalisation n'a réellement démarré qu'en 2010. La gestation fut longue, mais méritait le voyage qui nous est offert. Car c'est de cela dont il s'agit, d'une véritable odyssée visuelle et sonore. Sans le moindre doute, et de l'aveu même d'Alex, l'écriture de The Aikiu se veut résolument cinématographique.
Les morceaux flirtent fréquemment avec un univers fantastique, que le charismatique leader du groupe va tout autant puiser dans des films comme "Nosferatu" de Werner Herzog (l'un de ses films préférés, célébré ici sur un "Let me freak out" affriolant avec Isabelle Adjani en personne), que dans ses origines asiatiques, où l'on croit ferme à la vivacité des disparus et à la vividité, plus grande encore, des vivants.
Le monde visible serait-il seulement une infime partie de notre réalité ? The Aikiu en sont persuadés. Ne nous croyons pas seuls au monde, les fantômes sont d'envahissants compagnons de vie qui, tout à tour, nous effraient, nous torturent, ou dans leurs bons jours, adoucissent nos amertumes.
Cet univers fantastique, fantasmagorique, se déploie tout en finesse dans les arrangements bien sentis de Guillaume Brière du groupe The Shoes, en charge de la production de l'album. On retrouve cette invasion de l'invisible dans la chanson "20th Century Ghost" et plus encore sur "Slow Motion", mais celle-ci ne manque pas de mâtiner discrètement l'ensemble des morceaux.
Guillaume Brière a su retranscrire les nombreuses et diverses influences musicales de The Aikiu: les années 60, la new et la no wave, une certaine pop anglaise, fleurie dans ses guitares, synthétiques dans ses claviers... De manière sporadique, et sur des titres tels que "The Fear" ou "Grammercy Park", Cédric Pilooski a intégré des sonorités plus froides, plus cérébrales, ces rythmes concassés dont il a le secret, et qui s'illustraient déjà tout au long de l'album de Discodeine.
Le fantastique n'est pas l'unique thème à habiter l'univers fouillé de "Century Ghost". L'adolescence en est un autre. Alex Aikiu ne peut se résoudre à la morosité de bon ton qui gangrène le monde occidental. Il veut croire en une jeunesse éternelle, la seule que l'être humain puisse s'offrir : celle de l'âme. Cette même jeunesse qui nous garde debout, curieux, étonnés, sentimentaux. "Somehow" sublime ainsi le premier amour, l'innocence; ce temps béni où la foi en l'infini est intacte.
Sur "20th Century Ghost", un bel hommage est rendu à Zelda et Scott Fitzgerald, qui n'ont eu de cesse d'affirmer leur liberté en vivant leur vie comme un roman, véritables feux follets pavanant leur insolente jeunesse sur les rives bleutées d'une French Riviera surannée.
Au fil des titres, on pense aux photographies de Joseph Sterling, aux oeuvres de Carmen Calvo, comme de possibles mood boards de "Century Ghost", tableaux de bord d'humeurs contrastées et souvent nostalgiques. Chaque morceau semble ici construit comme un petit scénario vécu ou fantasmé, où s'évoquent ces petites histoires universelles dont raffole la pop et qui, toujours, tirent en plein coeur.
Dans "Fools", c'est par le prisme de la fin d'une histoire d'amour qu'on évoque la fin du monde. Sur "The Fear", la ligne de basse, redoutablement efficace et martiale, semble rythmer un monde chaotique où la violence fait la loi. Inspiré du film de Walter Hill "The Warriors", ce morceau, a lui seul, rassemble bon nombre d'influences musicales du groupe ; Talking Heads, Grace Jones, Roxy Music, ESG, Yeah Yeah Yeahs... Influences que l'on retrouve également sur le dansant "Barbarella", où l'incandescente héroïne, à l'instar des chansons de l'album, s'épanouit au gré d'un rétro futurisme idéalement incarné.
Tout au long du disque, l'interprétation et la voix d'Alex Aikiu varient, muent, telles des peaux successives que l'on s'arrache à l'infini pour toujours renaître... Encore cette jeunesse qui taraude ! Le chanteur semble interpréter des personnages, ceux des films qu'il se fait et qui habitent ses chansons. Chacune d'elles propose une nouvelle expérience émotionnelle. En dépit des variations dans sa tessiture vocale, Aïkiu parvient à garder une cohésion, une homogénéité de l'ensemble. Le voyage reste le même, mais le mouvement est constant.
Parfois, les vocalises côtoient volontairement l'emphase, le mélodrame. La présence d'Isabelle Adjani sur "Let me Freak Out" prend de fait, tout son sens et vient sublimer le morceau. Séduite par le projet, la comédienne y a collaboré avec enthousiasme. Elle incarne l'une des inspirations majeures de "Century Ghost", pour sa filmographie bien sûr, mais aussi pour son album avec Gainsbourg, comme un polaroïd bleu marine, "beau comme Bowie", qu'on aurait amoureusement conservé depuis les années 80, celles de l'enfance.
De ces années-là, passées en Afrique, Alex Aïkiu ne garde que très peu de souvenirs musicaux. Il se nourrissait alors de parfums, d'images, de nature et de sons. C'est peut-être de là que viennent les effluves de fraîcheur et de grande liberté distillés par "Century Ghost".
Jouant avec des codes iconiques pour mieux les déjouer, The Aikiu livrent un premier album doux-amer, délicieusement mélodique, fragile et spectaculaire à la fois.

Liste des albums de The Aikiu

Ghost Youth

"Ghost Youth"

06/2013 - Jive
Rédiger un avis

Avis sur The Aikiu


Soyez le premier à donner votre avis !

The Aikiu

Concerts passés de The Aikiu

Il n'existe pas d'archives pour l'année 2025.

Ils peuvent aussi vous intéresser

FEU! CHATTERTON
43 CONCERTS À VENIR
SAEZ
16 CONCERTS À VENIR
JEAN LOUIS AUBERT
11 CONCERTS À VENIR