MISTER AUL

Biographie de Mister Aul

Doit on encore présenter les faits d'armes de Mister Aul, turntablist devant l'éternel, vice champion du monde DMC (2002, 2003 et 2004) ?! Ce Scratcheur émérite, devance le son de ses sillons avec le sens de l'anticipation né d'une longue histoire de turntablist. Il est naturellement amené à publier deux vinyls de breakbeats : « The Dj's Temple » en 2001 et « The Guild Breaks » l'année suivante. Les collaborations se succèdent : Mister Aul scratche sur deux titres de l'album de Frandol (Wagram) et sur celui de Naab (Bloom rec.). En tournée avec le groupe Antidote, il rencontre Louise Attaque, le feeling passe, ces derniers l'invitent sur scène avant de lui confier un remix de « Nord o Sud » en 2000. Il participe ensuite avec certains membres du groupe à l'aventure Ali Dragon (Atmosphériques) sur trois titres et la tournée. Il publie parallèlement une compilation mixée en compagnie de dj Eanov, « Rue Oberkampf » (Virgin) respirant les ambiances de cette rue parisienne colorée, allant de Earth, Wind & Fire à Aphrodite. En 2004, il sort sur le label Bloom Records son premier album, D#Compoz, entièrement élaboré à partir de ses platines, dépassant le coté technique et le stress des compétitions, la platine reprenant son rôle d'instrument à part entière, à l'image d'un Q-Bert, d'un Scratch Pervert ou d'un Kid Koala. La même année il fait des arrangements pour l'album des "No Bluff Sound" (Wagram); en 2006 il produit sept morceaux pour la compilation "Urban Soul" (Justement Music) et enfin réalise des arrangements électros pour le chanteur Paul Pi (Wiprecording). Mais ce qui anime par dessus tout Mister Aul, c'est de faire danser les gens, de voir le dancefloor se distordre de plaisir, d'offrir un véritable spectacle. Dire que le garçon a écumé les genres serait d'une banalité déconcertante. Il en a plutôt repoussé les limites, mixant allègrement funk, soul, hip hop, drum'n'bass (genre qu'il apprécie tout particulièrement, intégrant dans ses sets toute la technique et la science acquises lors de ses sessions hip hop). En résumé, tenter de dresser le portrait de cet artiste hors norme, relève un peu de la gageure. Entre ses mains les platines ne sont plus des instruments qui servent à lire des disques mais qu'il dompte pour leur faire jouer de la musique. Il découvre le bonheur de partager la scène avec des musiciens, de mélanger son univers à celui des autres.A partir de là, Mister Aul commence son travail de fond, se fixant des objectifs précis, quitte à en surprendre plus d'un. Avec son nouvel opus « Addiction », il laisse de coté la scratch-music, élaborant dans son studio une fusion de tous ces genres qu'il apprécie, qu'ils soient rock, funk, soul, drum, hip hop, psyché, gospel... La rencontre avec le guitariste Guillaume Martel, entre autres, sera décisive. Celle-ci devient le catalyseur de sensations longtemps enfouies qui surgissent d'entre les doigts de ce collaborateur/musicien. Mister Aul lui demande de jouer des riffs dans lesquels il va découper, voire tailler sur mesure sa matière première, faisant de même avec le bassiste Karim Hamida, les chanteuses Noémie et Vanessa et les toasters Ryu et Mirage. Il jongle avec les rythmes, ces autres amis de longue date avec lesquels il a appris à bâtir ses sets mémorables et son univers cutté aux ciseaux. Il compose lui même ses mélodies au clavier et ses rythmes, les scratches semblant disparaître au profit de titres au groove surpuissant, n'hésitant pas à prendre des chemins de traverse pour nous entraîner dans une direction avant d'emprunter des détours hallucinés. Addiction est un de ces disques qui vous collent à la peau, respirant la passion dévorante pour le groove ultime, maître mot de ces treize titres en forme d'uppercuts soul funk gorgés d'attitude rock.

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