GARNER
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Biographie de Garner

Mais Garner est jeune encore, toujours inconnu : Garner a certes vécu sa part de zone, mais loin de l'intérêt des caméras, Garner a erré, s'est cherché, seul et au gré des changements de musiciens que tout groupe connaît, et dont certains ne se relèvent pas. Garner a fouiné, fouillé, douté.

Garner s'est exposé. Et Garner a vécu une vie qui n'est autre que la sienne : de l'effort, de la bourlingue, de la déglingue. D'aucuns en feraient un argument de séduction, de vente, une attitude. Pas Garner : ses chansons sont des cartes postales envoyées de chez lui, c'est-à-dire de partout ou de nulle part. Garner a sillonné l'Inde, le Mexique et l'Amérique centrale mais nous parle de Berlin, de Brest parce qu'il nous parle de son présent d'être vivant et en mouvement.

Ce no man's land, Garner nous y convie. C'est la ville en évolution, en construction, en destruction ; c'est aussi ce paysage de western qui orne la pochette de son album. On le sent se mouvoir là, entre mondes adverses et contradictoires mais toujours soutenu par la basse solide de Christophe Dorémus, le complice des débuts ; Garner nous invite dans cette zone, loin des poses ou des certitudes, loin de la complexité facile que la virtuosité de ses musiciens ou le soin apporté à ses arrangements pourraient pourtant lui permettre d'envisager. Garner ne joue pas, ne pose pas, ose l'inconfort. C'est en cela qu'il touche juste.

Bas les armes, c'est le titre de ce premier album : Garner ayant baissé la garde, le coup, la balle peut venir de n'importe où. Et alors ? La douleur, la mort, ce n'est ni le bout, ni la fin du monde, puisque le monde où Garner entend finir, c'est « à Brest, ou encore plus à l'ouest ». Et il entend qu'on l'y accompagne.

Voici donc Garner : auteur, compositeur, interprète et groupe qui déterritorialise les lieux communs de la sensibilité (Un garçon qui pleure, les filles qui se déshabillent dans Que se passe-t-il) quand la musique et les arrangements colorent différemment des mots qu'on est habitué à voir vêtus de rose, de bleu ou de gris.

Garner déterritorialise, j'insiste, non à seule fin de montrer qu'il a un cerveau et un sens esthétique, mais parce qu'il a de la bouteille et que s'il chante qu'il est « un garçon qui pleure », il le fait avec détachement et élégance, sans pathos, sans cynisme non plus. Il est à la fois cet homme qui s'interroge sur ce « petit quelque chose » qu'il ne comprend pas et qui le mine de l'intérieur (Sirop de menthe, le premier single, au titre trompeur) et ce cœur d'artichaut, ou presque, mélancolique et nostalgique de Je me retourne (« Je me retourne sur les filles / Et je me cogne contre les murs / Je me retourne vers hier / Et je me cogne là où c'est dur »). Garner, ambivalent, se confie, mais à peine l'avez-vous reçu que le voilà déjà reparti, dans une danse à laquelle il vous invite et qu'il mène.

C'est que Garner est autant un baroudeur au cuir tanné qu'un gamin, et l'homme garde de son passé un tempérament de joueur invétéré le goût du risque et la confiance dans le hasard. Sa nature l'incite à miser gros sans aucune garantie de gagner et force est de constater que ça lui a plutôt réussi : voici un artiste qui, n'étant pas issu du sérail, a réussi en l'espace de quelques années à fédérer autour de son projet, d'abord, puis de son premier album Bas les armes, des musiciens aussi talentueux, respectés et différents que Benoît Simon, Tangi Miossec, Vincent Taeger (Poni Hoax, La Grande Sophie, Le Sacre du Tympan), et Ludovic Bruni (Le Sacre du Tympan, Charlotte Gainsbourg, Françoise Hardy, Sébastien Tellier, Alain Souchon, Damon Halbarn...) sans oublier, évidemment, Philippe Balzé (Miossec, Saez, Kaolin), le maître d'œuvre (réalisation, enregistrement, mixage) de l'album avec qui la complicité de Garner est immédiatement audible.

Sa musique ? Difficile à dire, à décrire, parce que filtrée. Filtrée et tamisée par la vie même, par l'âge du capitaine qui, s'il n'a pas les certitudes de la jeunesse, distille doute et délices comme un bon alcool. Et comme un alcool, un voyage, elle est à goûter et à vivre. On pense bien sûr à Bashung, à Taxi Girl, parfois à Manset, mais Garner nous emporte aussitôt loin des références trop manifestes.

« Ils n'ont que faire du temps qui passe », dit Garner des oiseaux dans Tous les jours que. Leur ressemble-t-il ? Leur envie-t-il, au contraire, leur liberté ? Il est probable qu'il se situe à l'équilibre de cette position, et qui sait où les vents et courants le mèneront encore. Le vol de Garner n'est jamais tracé d'avance. Une chose est sûre : on aura tout intérêt à le suivre.

Ses chansons ne sont pas de celles qu'on entend puis qu'on oublie. Il faut l'écouter fort, GARNER... Sa musique et son chant, jusqu'à la déclamation parfois, secouent autant notre corps que nos pensées. Sur scène, l'artiste devient collectif, prend une autre dimension. Il nous reste à vibrer et observer les secondes suspendues, quand le silence envahit l'espace, le temps d'un poème, scandé comme une urgence. GARNER fait une première escale à terre pour nous raconter, se raconter, sans surtout, jamais, tourner le dos à la mer.

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