BOBBY BAZINI

Biographie de Bobby Bazini

"D'abord, la voix. Un gosier frémissant, à la suavité juste un peu éraillée, au timbre profond et puissant, à la modulation sensuelle. Une voix comme peu de chanteurs en possèdent, quelque part entre Bryan Ferry pour le vibrato glamour, ou Rod Stewart pour les inflexions sexy. Une voix à fleur d'âme aussi, capable de chanter le blues ou le gospel, dans la lignée des meilleurs vocalistes soul. Une voix qu'on pourrait croire burinée par un vécu trépidant, après des années de bourlingue passées à faire le bœuf dans des bars enfumés ou des caves à musique moites. Et pourtant...Le détenteur de cette voix hors du commun, a à peine vingt ans. Il s'appelle Bobby Bazini, et son premier album, ‘Better in Time', comme son titre l'indique, fera date.

Bobby Bazini est né au Canada, à Mont-Laurier, un petit bourg coincé entre montagnes et forêts, au nord de Montréal. Son papa chante et joue de la guitare, sa maman est une vocaliste hors pair... la destinée de Bobby pouvait sembler toute tracée. Pourtant, bercé par la musique country qu'on écoute à la maison, s'il apprend la guitare c'est surtout parce que là où il vit, il n'y a pas grand-chose d'autre à faire. Le divorce de ses parents va bouleverser son existence, aussi bien affective qu'artistique. Elevé par sa grand-mère, il découvre chez elle de vieux vinyles de Johnny Cash. C'est le flash. Puis, peu à peu, se prend de passion pour les artistes de soul music, d'Otis Redding à Al Green, de Ray Charles à Marvin Gaye. Commence à écrire des chansons, se produit même, seul à la guitare. Remarqué il y a deux ans par le label Mungo Park Records, il enregistre un premier EP. Sa chanson ‘I Wonder', diffusée à la radio, devient vite un tube.

Restait à Bobby à réaliser un premier album. C'est chose faite aujourd'hui, sous la triple houlette des réalisateurs Tino Izzo, Eric Collard et Peter Ranallo, avec ce ‘Better in Time', un disque gorgé d'émotion, qui serpente entre soul, pop, folk et jazz, avec une aisance déconcertante. « ‘Better in Time' , explique Bobby, ça veut dire que tout s'arrange avec le temps. Les petits tracas comme les grandes blessures, on peut toujours les surmonter, surtout grâce à la musique ». S'il chante en anglais, c'est parce qu'il a grandi dans la musique anglo-saxonne. Et ses chansons lui ressemblent : à la fois mélancoliques et lumineuses, sombres et positives, ancrées dans la tradition et résolument modernes. A l'image de ce ‘Turn Me On' qui ouvre l'album, chanson jazzy pop qu'il voulait à l'origine comme un hommage aux Doors, mais qui sonne comme une véritable ode à l'amour, le vrai, celui qui dure. Comme, aussi, ce ‘I Wonder' dédié à ses grands parents qui sont toujours restés ensemble, ou ce ‘Morning Comes' aux accents dylaniens, qui suggère qu'il ne faut jamais oublier les choses importantes de la vie, en particulier l'affection de ses proches.

A l'âge où l'on rêve de plaisirs festifs et de futilités insouciantes, Bobby Bazini dévoile la maturité d'un song-writer aguerri, capable d'écrire sur des sujets aussi délicats que les leçons qu'on doit tirer de ses erreurs (‘Learn Again'), les mauvaises influences à éviter (‘Mellow Mood'), l'addiction (‘Freaky'), où la quête de sa place dans le monde (‘Feels Like Home'). Maturité, mais fraîcheur aussi, tant ses chansons coulent avec une grâce et une vitalité exceptionnelles. S'il fallait n'en retenir qu'une (mais on s'en gardera bien), ce serait ‘Broken Road', une magnifique ballade digne du Cat Stevens d'antan. Ou ‘One Thing or Two', le deuxième single au Canada, un rhythm'n'blues millésimé que n'aurait pas renié Ray Charles.

Sauf que Bobby Bazini, même avec toutes ces influences, ne ressemble à personne. Ou alors à un jeune baladin au talent précoce et confondant, qui met en musique ses peines et ses joies, puise dans l'héritage musical pour mieux se l'approprier et le transcender. Et puis, quelle voix..."

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Concerts passés de Bobby Bazini