ANTHONY GERACI AND THE BOSTON ALL STARS

Qu'on en juge: ce natif de New-Haven, Connecticut, a accompagné rien moins que Jimmy Rogers, Muddy Waters, B.B. King, Otis Rush, Big Walter Horton, Kenny Neal, Big Jack Johnson, J.B. Hutto, Duke Robillard, Big Joe Turner, Hubert Sumlin, Debbie Davies, Zora Young et Monster Mike Welch... Sans compter son rôle fondateur dans quelques formations "subalternes" telles que Ronnie Earl & The Broadcasters et Sugar Ray & The Bluetones (dont il demeure l'un des piliers). Rien d'étonnant donc à ce que nombre de ces pointures ne se soient pas faites prier pour l'accompagner au fil de son premier album sur Delta Groove. Car s'il en a composé l'intégralité, et persiste à y démontrer l'étendue de ses talents de claviériste émérite, Anthony GERACI n'a pas suffisamment confiance en ses capacités vocales pour chanter. Qu'à cela ne tienne: Darrell Nullisch, Toni Lynn Washington, Michelle Wilson, et bien sûr, son patron et ami, Sugar Ray Norcia, s'en chargent avec brio. La section rythmique des Bluetones ("Mudcat" Ward et Marty Richards) assure le groove de rigueur, tandis que c'est à un Monster Mike Welch impérial qu'incombent les parties de guitare. Doublant parfois le piano avec l'orgue ("Don't Keep me Waiting", "Cry A Million Tears" ou le très Ray Charlesque "Your Turn To Cry"), Anthony GERACI alterne le west-coast swing ("Diamonds & Pearls") avec le Chicago shuffle (le tuant "The Blues Never Sleeps"), le Texas style et la valse country ("Too Late For Coffee"), tandis que Nullisch et Norcia se relaient à l'harmonica pour un album aux allures de blues summit party. La joie de jouer y transpire de bout en bout, et tandis qu'on nous annonce la suite pour ce printemps, vous auriez tort de vous priver d'un tel festin !