HOMMAGE A CHET BAKER

HOMMAGE A CHET BAKER

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En jazz, les trompettistes ont soit le son étroit et acéré, type Dizzy Gillespie, soit large et rond, type Miles Davis et Chet Baker. Seul Louis Armstrong, le premier d'entre eux, réussissait ce prodige solaire : un son à la fois large, rond et acéré. Miles et Chet, dans le médium, on pense parfois qu'ils jouent du bugle, au son naturellement « buttery » (« beurreux »). Lire la suite

Pour dire son amour de Chet, Stéphane Belmondo recourt au bugle sur la plupart des titres de cet album discret et heureux. Il dit que Chet Baker l'avait pris sous son aile dans les dernières années de sa vie mais ne précise pas quels conseils il a reçus de lui. Probablement celui de laisser respirer la mélodie. Dans une formule que Chet a aussi pratiquée, le trio avec guitare et contrebasse, idéalement intime, Stéphane Belmondo se confie sans mièvrerie.

Le sort qu'il fait, par exemple, à La Chanson d'Hélène, de Philippe Sarde, composée pour le film Les Choses de la vie, petite merveille de simplicité affectueuse, montre que ce trompettiste a du coeur à revendre. On aime aussi comme il chante à l'instrument With a song in my heart, de Rodgers and Hart, en développant une ligne qui ne perd pas de vue celle de la chanson elle-même, comme si, en suivant la prescription de Lester Young, il gardait les paroles à l'esprit.

Dans ce même morceau, le contrebassiste Thomas Bramerie, se lance avec exubérance dans une improvisation étonnamment mélodique elle aussi. Une fois souligné l'apport constamment inspiré du guitariste Jesse Van Ruller, on dira juste que l'évocation par Amin Bouker de la voix de Chet sur Blame it on my youth paraît superflue. - Michel Contat

JEAN PAUL BELMONDO
Musicien