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REPORT FESTIVAL / Rock en Seine, les 22, 23 et 24 août au Domaine National de Saint Cloud
26/08/2014

REPORT FESTIVAL / Rock en Seine, les 22, 23 et 24 août au Domaine National de Saint Cloud

Pour sa 12ème édition, Rock en seine bat tous ses records avec 120 000 festivaliers et 3 jours complets et confirme sans difficulté son statut d'incontournable. Pour nous, a vec 4 scènes, plus de 60 concerts sur 3 jours, des conférences de presse, un village qui ne cesse de s'etoffer, impossible d'être partout à la fois et, les yeux rivés sur l'appli, on passera le week-end à faire des choix déchirants.




Vendredi 22/08 : gros son et gouttes de pluie

Retrouvailles avec le parc de Saint Cloud, un peu tard pour voir les pourtant excellents groupes programmés en début de journée, notamment les français Jessica 93 et Pegase. Tant pis, on attrapera quelques minutes de Jake Bugg et de son folk dylanesque. Pluie sur les boucles brunes de l'anglais, voix d'un autre temps, le prodige charme sans difficultés son public sous parapluies. Pour combattre le froid qui s'insinue, on fonce voir Crystal Fighters. On accorde sans difficulté à leurs plumes de paons et à leurs excellentes boucles electro-pop le titre du concert le plus vitaminé de ce vendredi.
Difficile de manquer le groupe culte Blondie et l'incroyable Debbie Harry. Magnifique et généreuse, elle sait entraîner son public de "Call me " à "Heart of glass", sans oublier de présenter de très bonnes nouvelles chansons. Les T-shirts à son effigie s'arrachent au stand merchandising, confirmant son statut de grande star.
Le punk des suèdois The Hives contre la pop ensoleillée du canadien Mac de Marco ? Les camps se divisent sur la meilleure méthode pour lutter contre la grisaille : riffs furieux et costard blanc côté Grande Scène contre casquette et mélodies à la cool sur la Scène de l'Industrie. Mac de Marco s'en amuse "Vous savez que les Hives jouent à côté? Vous êtes surs de vouloir être là?" On est sûrs.
Parce qu'il nous faut encore des forces pour affronter les deux têtes d'affiches de la soirée : Die Antwoord, les sud-africains inclassables, ne feront aucune concession aux festivaliers : son dur, beat aggressif, vidéos artys. Les bras sont levés pendant la quasi totalité du set, le public danse, quasi en transe sur les voix abstraites de Ninja et de Yo-Landi Vi$er. Moins impliqués, les Artic Monkeys livreront un concert sans grande surprise. Un bon moment pour les fans de rock anglais, on regrette cependant le grain de folie qui les avait fait la différence au début des 00's.


Samedi 23/08 : Les pieds dans l'herbe
Le soleil est au rendez-vous, et c'est sous ses doux rayons que démarre une prestation lumineuse de Junip. La voix de José Gonzalès plane doucement sur le public et on oublie vite les balances qui laissent parfois à désirer sur cette scène, c'est parfait pour démarrer en douceur cette journée..
On file voir St Paul & the Broken Jones , un groupe tout en paradoxe. On se retrouve subitement devant un jeu de scène à la Blues Brother, dont s'échappe une voix de soul black à la Janis Joplin...
L'heure de la bronzette est finie et on passe à la scène de l'Industrie pour voir ALB : surpris d'abord, on se laisse vite prendre au jeu de ce Rémois dont les sonorités ne sont pas sans rappeler, au détour de quelques mesures, les Strokes ou Queen of the Stone Age.
Bon rock et grosse énergie, la foule est grande à se presser devant Thee Oh Sees, dont les riffs ne laissent pas d'émouvoir leurs fans comme à chacune de leurs apparitions.
Pendant ce temps, les curieux sont partis voir Clean Bandit et ne sont pas déçus : ça saute, ça se dandine, ça balance, la fosse est réceptive au son électro des anglais qui prouvent qu'ils savent faire danser les foules! Une petite gaufre de liège en sortant pour se remettre?
Lucius rafraîchit étonnamment les oreilles, les deux new-yorkaises scintillent sur scène et nous livrent un petit bijou de fin d'été, qui s'égare parfois dans de grandes envolées pop lyriques.
Quelques cidres plus tard, on fait un détour par le stand Corse pour reprendre des forces avec une bonne estouffade tout en se laissant bercer par la voix cristalline de Emilie Simon, juste derrière. Juste à temps pour suivre la marée humaine qui se dirige vers la grande scène : Portishead, une des têtes d'affiches de cette édition, est très attendu. Porté par la présence intense et torturée de Beth Gibbons, un concert de Portishead est toujours un grand moment : envoûtant, planant, émouvant aussi comme sur cette version lente de Wandering Star, le groupe laisse flotter un parfum de trop peu sur le festival...
Sur la scène de la cascade, l'ambiance est tout autre : le prodige Flume est là, on y a couru entre Portishead et Prodigy et on y serait bien resté pour le set entier : le dj australien n'a pas son pareil pour livrer un son électro digne des plus grands beatmaker du moment.
François and The Atlas Mountains ne décevra pas ses fans, livrant un choix incroyable de justesse.
Pour Prodigy , c'est sans surprise qu'il faut avoir le coeur bien accroché pour survivre à la fosse : la foule est déchaînée, les mains levées, ça saute et se projette dans tous les sens, ce n'est pas peu de dire que le groupe maitrise son public en grand maitre Vaudou.


Dimanche 24/08 : les grandes voix.

On regrette souvent la prépondérance masculine dans l'univers rock. Les programmateurs de Rock en Seine semblent vouloir nous prouver le contraire lors de ce doux dimanche.
Warpaint
, le groupe de californiennes que l'on suit de près depuis le succès suprise de The Fool, semblent nous accueillir avec leurs mélodies rock aériennes. Les femmes pas assez énergiques? Selah Sue, minuscule, entraîne facilement un public déjà compact dans son univers soul/reagge quand  Janëlle Monae défend une soul futuriste tout en blanc avec une énergie rarement vue.
Un détour masculin, mais de taille : Thurston Moore, ex Sonic Youth, joue sur la Scène Pression Live. Le concert à ne pas rater pour les amateurs d'excellent post rock. Le plus petite des scènes du festival est assaillie et ondule au son de plus en plus instrumental/expérimental des guitaristes de cette édition. Notre concert préféré.
Attendue par une foule immense (40 000 personnes seront présentes en ce dimanche), Lana del Rey entre en scène. La polémique qui entoure ses lives est si intense que l'on ne sait pas à quoi s'attendre. Poupée en robe rose et immense chanteuse, la star new-yorkaise sera tout à la fois. On l'écoutera enchaîner plus d'une heure de ses compositions si personnelles, de ses tubes Blue Jeans et Videos Games jusqu'au titre phare de son nouvel opus Ultraviolence. Elle parle peu, fume un peu, compense sa timidité scénique par une grande générosité vocale et cinq longues minutes de selfies dans la fosse.
Dernier cadeau, La Roux entame son set de l'autre côté de la pelouse. On est contents de la revoir, 5 ans après son album eponyme, dans une version plus disco d'elle-même. Plus dansante, ce qui s'accorde bien à la nuit tombée sur le parc de Saint Cloud.
On voulait juste danser quelques minutes sur Kavinsky, on est restés une heure, emportés par l'énergie et la foule. Le temps d'attraper l'immense "Go with the Flow" des Queens of the Stone Age et c'est déjà la fin alors on suit le flux vers la sortie.
Demain c'est lundi, et la fin Rock en Seine sonne la rentrée des classes. L'année prochaine, le festival se tiendra le dernier week-end du mois d'août, prolongeant ainsi un peu nos vacances, nous a révélé plus tôt François Missonnier, patron du festival. Merci!


Report festival par Esther 'magic' Levi.




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