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INTERVIEW / Nous avons rencontré Fakear à Rock en Seine !
27/09/2017

INTERVIEW / Nous avons rencontré Fakear à Rock en Seine !

Comme chaque année, la saison des festivals se clôture avec Rock en Seine, aux portes de Paris. La quinzième édition ne déroge pas à la règle et offre une fois de plus une programmation éclectique et riche en émotions. Le Samedi 26 août, Fakear jouait sur la scène Cascade. Théo, de son vrai nom, parfois considéré comme le petit Prince de la French Touch, est venu à notre rencontre et a accepté de parler parcours, influences et projets avec nous.

Infoconcert : Comment tu te sens avant de monter ce soir sur scène ?

Théo : Tous les concerts sont très différents, et à chaque fois c'est le même défi. Jouer à Rock en Seine est génial, en plus c'est la première fois que je viens. Mais, quand je vais monter sur scène, je vais le prendre comme un concert comme un autre. Ça va être le même défi que pour n'importe quelle date. Je n'ai pas vraiment la pression, je suis avec toute mon équipe qui est un peu comme ma famille maintenant. Je n'ai pas souvent la pression en festival, contrairement à un Olympia où les gens ont payé tente euros juste pour me voir. On va donner le maximum que l'on a.

Infoconcert : Comment abordes-tu le live, de façon générale ?

Théo : Ca a beaucoup évolué au fil du temps. Je n'ai pas cette culture du DJ set qui va enchaîner ses tracks et les mixer. Je viens plutôt de la culture rock, pop, je suis un grand fan des Pink Floyd et du rock progressif des années 70. J'ai tendance à démarrer la chanson, la terminer, écouter la réaction des gens, puis enchaîner sur une autre. En plus, je tourne depuis quelque temps avec un groupe. Je leur fais écouter les morceaux, et on va les décomposer et les ajuster ensemble. Ça en vient ensuite à un espèce de truc un peu hybride, électro, acoustique, qui est vraiment super à jouer. Pour moi la scène, c'est un peu quelque chose de magique, de bizarre. J'ai l'impression que plus le temps passe, plus c'est un déferlement d'énergie et d'émotion, un réel échange avec le public. Quand je suis sur scène, je suis une sorte de canal entre la musique et la réaction des gens.

Infoconcert : Y a t-il des éléments qui influencent ta musique ?

Théo : Oui, beaucoup. Déjà, il y a pas mal de trucs de la vie quotidienne, des soirées avec des amis, mais aussi les paysages qui m'entourent. Je vis dans les montagnes, en Suisse, dans un petit village où il n'y a pas grand monde. L'environnement est très inspirant. Ma copine aussi, est une grande source d'inspiration, tout comme l'amour en général. Au niveau de la musique, je me sens très proche de beaucoup de groupes très différents comme Flume, Odesza, Bonobo, et de ce mélange psychédélique des années 70. En fait, énormément de choses se mêlent et forment une espèce de bulle qui m'appelle et qui me dit "il faut que tu fasses de la musique maintenant, il faut que tu sortes ce truc !".

Infoconcert : On voit dans les titres de ces EP que la nature revient souvent. Quelle est cette relation avec la nature qui t'inspire ?

Théo : Je pense que c'est parce que c'est de là d'où l'on vient humainement parlant. Je ne suis pas très inspiré par la ville et par la culture occidentale. J'ai toujours tendance à revenir à quelque chose de très instinctif, basique, pour moi. Après, c'est très très vulgarisé, de dire que la nature m'inspire, et pourtant, je suis inspiré par ce truc un peu originel, du fait que l'humain vient de la nature, du fait que l'on descend des animaux. C'est quelque chose que j'essaie de retranscrire. Dans la musique électronique, c'est un défi car c'est une musique faite par ordinateur, donc par une machine, par la technologie. C'est aussi un outil extraordinaire, car on peut inventer des sons qui n'existent pas.

Infoconcert : As-tu des affinités avec d'autres artistes ?

Théo : Amicalement et artistiquement, c'est très différent. Artistiquement, il y a pas mal d'affinités, comme Petit Biscuit, Mome, Bonobo ou Odesza. C'est des personnes avec qui j'ai l'impression d'avoir des sources d'inspiration similaires. Amicalement, c'est vraiment un autre truc. Les artistes avec qui il y a un feeling sont très différents entre eux. Je suis très ami avec les Fauve, par exemple. Ils ont été un coup de coeur et sont vite devenus de très bon amis. Avec Rone, c'est marrant car on est plus proches dans l'univers, mais c'est surtout un mec adorable. Artistiquement il y a des choses, mais amicalement aussi. Jain aussi est une très bonne amie.

Infoconcert : Tu sors surtout des EP. Pourquoi ce choix, contrairement à un album ?

Théo : Je pense que j'ai fait des EP jusqu'à mon premier album Animal, parce que c'était un format qui me correspondait, car je n'avais pas forcément la maturité et le propos de sortir quelque chose d'aussi long qu'un album. Ce choix de passer sur le format album s'est ensuite fait assez naturellement. A un moment donné je me suis dit qu'il était temps de sortir un album, de tenir un propos qui tienne douze tracks. Pour moi, cela n'avait pas de sens au temps de mes premiers EP.

Infoconcert : On t'a vu évoluer sur la scène en France, notamment sur les festivals. Est ce que le festival t'a aidé à te développer ?

Théo : Oui, clairement. Pour le coup c'est vraiment le festival qui pose de toute façon les fondations des tournées à suivre. Un festival qui marche bien donne lieu à des dates, ensuite, dans lesquelles tu vas être plus à l'aise, et qui vont être plus facilement complètes. J'ai l'impression que le festival est souvent une impulsion de départ.

Infoconcert : Quelle est la relation que tu as avec ton public ? Est-elle différente en festival et en salle où tu es tout seul ?

Théo : Le festival est effectivement une pression en moins, mais sur scène, la relation est la même. Dans tous les cas, il y a des milliers de paires d'yeux braquées sur toi. Il faut toujours construire cette espèce de bulle, assez grande pour mettre tout le monde dedans. Généralement dans les concerts ça se passe bien, au bout de deux trois morceaux je commence à me dire que ça prend bien et que je peux emmener les gens où je veux. Parfois, à certains concerts, ça ne prend qu'à la fin. L'objectif c'est vraiment d'emmener les gens quelque part et les transporter.

Infoconcert : Quels sont tes projets pour la suite ?

Théo : Il y a pas mal de trucs en cours. Un nouvel EP va sortir fin octobre, qui sera un prémice à un deuxième album. Vous aurez des nouvelles bientôt.

 

Interview réalisée par Sébastien Martinez lors du festival Rock en Seine (2017).

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