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A la rencontre de Sting de passage pour ses concerts en France !
28/10/2019

A la rencontre de Sting de passage pour ses concerts en France !

À quelques jours de la sortie de l'édition spéciale My Songs, le 8 novembre, c'est à deux pas de l'Arc de Triomphe que nous avons le privilège de rencontrer Sting. Très humble, il nous parle de son plaisir de réinventer ses chansons, de son amour de la culture française et d'apprendre des autres artistes. Un grand moment suivi d'un concert d'anthologie à l'AccorHotels Arena de Paris le vendredi 18 octobre 2019.


Pourquoi proposer une nouvelle édition de vos plus grands titres ?
Pour moi l'enregistrement, le disque, ne sont jamais véritablement des produits finis. Je cherche toujours la manière de réimaginer ces chansons. À l'AccorHotels Arena, je vais chanter Roxanne, et je vais devoir la réinventer, ce que je ferai avec plaisir. La musique n'est pas figée dans un musée, c'est un organisme vivant.

 

Comment avez-vous choisi parmi vos titres ceux qui vont être dans l'album ?
Les chansons se choisissent d'elles-mêmes. Ce sont les chansons les plus connues. C'est très visible en concert, et dans ce coffret, ce sont les chansons que le public veut entendre. Lorsque j'imagine une nouvelle version pour une chanson, c'est mieux qu'elle soit bien connue du grand public, ils peut ainsi sentir la différence. Mon intention est toujours de faire évoluer les chansons, et ces titres sont le meilleur exemple, au fur et à mesure que je les joue au long de ma carrière. Le premier enregistrement, c'est comme un premier rendez-vous. Ça peut très bien se passer, mais si on reste avec cette personne durant des années, on va forcément mieux la connaître.

Sortir ce format physique, c'est important pour vous ? Que pensez-vous du vinyle, qui revient en force depuis quelques années ?
Pour moi le vinyle était en grandissant une expérience presque religieuse. Nous l'achetions, puis nous lisions la pochette, on découvrait l'artwork, les dessins et les images, et enfin nous posions l'aiguille sur le disque avant d'allumer le moteur. Ca me manque énormément. D'après moi, le streaming est quelque chose de fonctionnel et nous perdons beaucoup la notion artistique. La sortie d'un coffret comme My Songs est un évènement, et je pense que les fans aiment avoir un objet physique pour marquer d'une pierre angulaire un moment précis d'une longue carrière.

 

Roxanne a été écrite à Paris. Quelle est votre relation avec cette ville ? Pensez-vous que la ville peut vous inspirer pour écrire de nouvelles choses ?
C'est une question ouverte. D'où vient vraiment le matériel pour créer de nouveaux titres ? Pendant mon show à l'AccorHotels Arena, je vais expliquer l'histoire qui a inspiré la chanson Roxanne. Paris est une ville qui m'inspire vraiment, c'est la ville Lumière, même si elle a ses problèmes comme partout ailleurs. Je ne la vois pas avec un filtre rose bonbon, je vois sa réalité. Mais je suis un amoureux de la culture française. Dans l'avion pour venir, j'étais mort de rire devant Les Visiteurs !

 

Les français adorent vos chansons et vous adorent. Comment voyez-vous les français, avec leurs qualités et leurs défauts ?
Je pense que les français sont musicalement très sophistiqués. Ce matin par exemple, je me promenais au Parc Monceau, et il y avait un groupes de jeunes chantant en harmonie. C'était très impressionnant. Et puis, les français apprécient le fait que j'essaie de rendre ma musique complexe et sophistiquée.

 

Vous êtes un artiste polyvalent, entre The Police, votre carrière solo, et vos collaborations, comme dernièrement avec Shaggy.
J'aime beaucoup la diversité dans ma carrière. J'adore pouvoir créer des surprises pour mes auditeurs, et pour moi même. C'est très plaisant de faire des choses inattendues, comme par exemple enregistrer des chansons dans un style renaissance avec du luth, ou travailler avec Shaggy. Ce sont des choses très opposées, mais c'est ce qui me permet de garder de l'intérêt, car je pourrai faire la même chose tout le temps, mais je m'ennuierai rapidement. Je ne suis jamais complaisant avec moi même, je cherche toujours à sortir de ma zone de confort.

 

George Michael, qui adorait The Police, avait fait une très belle reprise de Roxanne. Elle vous a inspiré dans votre processus de création ?
Je connaissais très bien George lorsqu'il était dans Wham!, son premier groupe. Un homme très talentueux, un excellent chanteur et compositeur. Il vivait juste à côté de chez moi au Nord de Londres, on se connaissait très bien. Sa mort a été une tragédie. Je me souviens de sa version de Roxanne, qui m'a inspiré pour faire quelque chose de similaire. Je me suis dit que j'allais lui voler son idée (rires). C'était très intéressant d'écouter une version orchestrale de cette chanson, et donc, je l'ai refaite de ma manière.

 

Vous avez fait énormément de collaborations tout au long de votre carrière. Avez-vous déjà pensé à faire un album de duos ?
Ce serait une opportunité géniale mais cette initiative doit venir des jeunes artistes et pas de moi. Je suis toujours fasciné par les jeunes artistes et ce qu'ils font. Je suis d'ailleurs très chanceux, car on continue à me proposer des duos avec des artistes. Le dernier en date fut celui avec Maître Gims. Mon label me dit d'ailleurs que ce morceau marche plutôt bien. J'ai aussi fait un titre avec Mylène Farmer, nous l'avions entre autres chanté au Tonight Show de Jimmy Fallon. Chacune de ces opportunités m'apporte quelque chose. Travailler avec un autre artiste, composer avec et faire des compromis en réglant des problèmes est un vrai challenge qui me stimule.

 

Vous avez votre propre signature musicale que vous arrivez à mêler avec d'autres artistes, justement comme Mylène Farmer ou Maître Gims. Comment créez-vous cette relation ?
C'est une relation très intéressante. Parfois, ces artistes sont de grandes stars. C'est une négociation, une relation. Il faut savoir écouter. L'organe le plus important pour un musicien ne sont pas ses doigts, mais bien ses oreilles. Il faut écouter ce que les autres chantent, ce qu'ils ont à dire. Ensuite, le duo peut se créer. Sans écoute, ce n'est pas possible d'être un musicien. C'est un exercice d'empathie, de compromis, d'humilité. Il faut savoir être humble pour apprendre. J'apprends toujours d'un autre artiste.

 

En plus d'être un chanteur émérite, vous êtes aussi un leader à la basse, ce qui est assez peu commun. Vous pensez que ça change votre interprétation des chansons ?
C'est très intéressant d'être bassiste. Le guitariste a une place beaucoup plus harmonique, sachant qu'il peut faire des accords. Un bassiste ne peut jouer qu'une note. En fonction de la note que je joue, donc, je peux changer l'harmonie de façon très puissante. En plus de ça, je suis chanteur. C'est très subtile, mais c'est une manière puissante d'être le leader d'un groupe, même si ce n'est pas quelque chose de facile. Mais bon, au moins je suis payé le double ! (rires).

 

Vous avez toujours travaillé très dur tout au long de votre carrière. Mais n'avez-vous jamais eu peur de la page blanche ?
Auparavant, la question du blocage d'écriture me rendait très anxieux. Cependant, j'ai réalisé que l'on ne peut pas être productif en permanence. Il faut qu'il y ait des moments d'arrêt dans la productivité pour pouvoir vivre sa vie, avoir des expériences, et pouvoir écrire de ces expériences. En ce moment je suis en train de faire place à une page blanche. C'est pas grave, ça reviendra, c'est cyclique.

 

Interview par Sébastien MARTINEZ

 

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