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Les Nits fêtent leurs 50 ans cette année. A (re)découvrir en interview avant de les retrouver en concert en France !
23/01/2024

Les Nits fêtent leurs 50 ans cette année. A (re)découvrir en interview avant de les retrouver en concert en France !

L'année 2024 marque le cinquantenaire des Nits, groupe culte dont la moitié de la planète ne comprend pas qu'il n'ait jamais atteint le succès populaire pour remplir des stades ! Un statut qui lui vaut néanmoins d'être qualifié par la presse comme « le secret le mieux gardé de la pop » ou encore « les Beatles hollandais ». Il s'en est fallu de peu lorsqu'en 1988 le groupe a été contraint de décliner une proposition de tournée avec Leonard Cohen qui les admirait et rêvait de les voir éclore pour de bon.


Crée à Amsterdam en 1974, les Nits ne sont pas restés pour autant confidentiels. Dans le cadre d'une année anniversaire cette année, ils se produiront dans de belles salles avec des concerts affichant déjà complet en Hollande et en Belgique, des passages à Berlin Vienne, Rome, en Finlande, en Suisse et un passage par la France pour deux concerts, à Strasbourg le 8 mars prochain à la Laiterie puis à Paris dans l'élégante salle du Trianon le 22 mars.

En pleine préparation de la tournée et à la veille de la sortie d'un nouvel album, le charismatique leader Henk Hofstede à créé la surprise dans son propre pays en se promenant dans les rues de la ville nordique de Groningen. La ville étudiante vivait l'intense édition du festival Eurosonic, un rendez-vous annuel qui attire toute l'Europe et présente les premiers concerts des artistes émergeants encore inconnus. Débarqué là où personne ne l'attendait, déclenchant des dizaines de sourires et de salutations sur son passage, Henk a fait l'aller-retour dans la journée depuis Amsterdam pour discuter avec Fip (Radio France), visiter un disquaire et s'acheter un nouveau chapeau !

FIP : Je crois que nous créons la surprise ici, en tous les cas l'accueil prouve à quel point les Nits sont une légende en Hollande !
HH : (rires) : Oh ça c'est étrange parce que je suis tellement fan de légendes, hélas beaucoup sont mortes, mais difficile de penser à soi en s'assimilant à elles. On dit tous la même chose, nous sortons des chansons, des vidéos, nous jouons live... Du coup c'est difficile de toujours cerner ce qui se construit autour de nous.

FIP : La légende c'est surtout des années de « Song writing » impeccable, par là on entend la composition dans son ensemble, sons, poésie et mélodies
HH : Oui j'adore les mots, les mélodies. Je réalise combien on en a sorti, c'est vertigineux parfois. On a toujours aussi aimé maitriser tout l'univers, nos looks sur scène, les décors, toute cette créativité c'est un ensemble.

FIP : C'est une période étrange, vous partez en tournée pour célébrer 50 ans d'histoire alors que vous avez dû repartir à zéro après l'incendie de votre studio historique. C'est peut-être étrange comme parallèle mais tout cela semble tellement intense.

HH : Vous avez raison, c'est tout à fait cela. Il y a aura bientôt deux ans que notre studio brûlé. C'était un vieux gymnase collé à une école qui n'existe plus depuis les années 70 à Amsterdam ouest. On a pu récupérer le gymnase pour le transformer en studio dans les années 80. Il y avait un emplacement pour le camion, l'endroit parfait pour un groupe. C'était un studio de répétition mais d'enregistrement aussi. Nous y avons enregistré tant d'albums. Il y avait une cuisine, un atelier de réparation. C'est toute notre histoire qui est partie en fumée en une matinée. Il y avait toutes ces années d'archives, les enregistrements, notamment l'intégralité de tous nos concerts et notre collection d'instruments. Le feu a été causé par des gens qui restaient souvent là, avec des problèmes de logement et de drogue. C'est dommage, ça se passait toujours bien avec eux. Ils ont fait un feu qui a touché le grenier en bois, et de là tout est parti.

FIP : Ecrire un album a été la première réaction ?

HH : Oui. On s'est réveillés le jour d'après en réalisant vraiment ce qui s'était produit. Le reflexe a été de ne pas se laisser détruire comme ce bâtiment et de reprendre le travail. Je me suis mis à dessiner et peindre tout ce qui défilait dans ma tête et avait disparu, nos guitares, les synthés, le wurlitzer, les banjos et nous trois. Ce sont les dessins que vous voyez sur la pochette de « the house of fire ». Au sujet du redémarrage, il y a eu aussi la réaction des fans qui ont initié une collecte pour nous permettre de racheter des instruments. Quelques mois après l'incendie, nous étions déjà sur les routes. Ce qui est formidable quand on a des chansons c'est que tout brûle sauf le répertoire. Nos chansons sont sur des albums, sur les plateformes, elles sont restées.... C'était donc salvateur de retrouver la scène mais, peut-être que vous savez, je suis aussi tombé malade en 2023.

FIP : Oui, vous avez partagé cela immédiatement sur votre site officiel avec une interview très touchante.

HH : Tout à fait. Je ne voulais pas en faire un secret, il n'y pas de tabou et je ne voulais pas de rumeurs déformées. J'ai ce que l'on appelle une myasthénie grave, un nom à rallonge pour qualifier une maladie auto-immune qui perturbe mes muscles et mes nerfs. Je ne pouvais plus manger ni parler normalement. Heureusement il y a un traitement, mais je dois prendre des pilules pour être capable de parler et manger comme nous sommes en train de le faire. Mon énergie est revenue, on a donc pu enregistrer un album en octobre. Il est aussi important car à ce moment j'ai cru que c'était terminé pour moi, que je ne pourrai plus jamais jouer et chanter. Je vais pouvoir remonter sur scène avec chaque fois deux sets de 40 à 45 minutes.

FIP : Il n'est pas surprenant que vous passiez en France, cela fait des années que vos chansons sont parsemées de références et de mots français. Cela est venu comment ?

HH : C'est presque une évidence. La France est très accessible depuis Amsterdam. On y va facilement depuis toujours, j'ai grandi avec les références au fil de nombreux séjours, la beauté de Paris, ses musées, ses peintres. J'ai été si fier quand j'ai commencé à y donner des concerts, on a pu faire la Cigale, l'Olympia, le Trianon... Tous ces endroits sublimes. On est tellement ravis que le concert anniversaire se refasse au Trianon.

Avant de réserver son billet pour les concerts à Paris et Strasbourg
,
à (re)découvrir ici 10 titres cultes des NITS :

Tent (1979)
Sketches of Spain (1983)
Adieu, Sweet Bahnhof (1984)
J.O.S. Days (1987)
In the Dutch Mountains (1987)
Les nuits (2005)
With Used Furniture We Make A Tree (2003)
Love Locks (2012)
The Ghost Ranch (2022)
The Tree (2024)

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