SILVAIN VANOT

Biographie de Silvain Vanot

"Depuis quelques années – disons un septennat - on n’entendait plus chanter Silvain Vanot. Ses compositions accompagnaient désormais les films de Jean-Marc Moutout et Henri-François Imbert ou servaient le chant de Mareva Galanter (Miss Hinano, c’est lui). Pourtant de nouvelles chansons croissaient tranquillement du côté de Montmartre – où le label Saravah avait ses quartiers, autrefois, et avait fait sienne la belle devise : « Il y a des années où l’on a envie de ne rien faire. »
Une fois écloses et proposées au distingué label Mégaphone ces chansons furent mises en bouquet, en quelques jours, au Pays de Galles, sur une terre noire ponctuée de lacs. Bethesda porte le nom de la ville où il a vu le jour, près de Liverpool - la capitale musicale du Royaume-Uni. Ce mot aux sonorités bibliques signifie « La maison de la grâce» en hébreu. C’est ainsi que Silvain a reçu des musiciens, nouveaux venus dans son univers, croisés au fil des routes ou au fond des sillons.
Si le hasard des rencontres a bien fait les choses, leur parcours respectifs ont sans doute forcé la bonne fortune : John Greaves (basse, piano, orgue et harmonium), chanteur et musicien d’exception dans le groupe Henry Cow et en solo, a côtoyé Robert Wyatt, Carla Bley et Link Wray ; Renaud Gabriel Pion (clarinettes basse et contralto) a soufflé derrière Elvis Costello et Titi Robin tandis que BJ Cole (pedal steel) a fait souffler le vent du grand ouest sur les disques de REM, Beck ou encore Björk avec qui il partage une passion pour Olivier Messiaen. Iain Templeton, enfin, a battu pour rien moins que les La’s et Shack... Liverpool, quand tu nous tiens...
Avant l’enregistrement Silvain leur avait préparé une compilation, moins en guise de boussole que comme des morceaux de silex à cogner pour éclairer les chansons – on y retrouvait Pere Ubu, les 13th Floor Elevators, Brian Eno avec Cluster ou les Skylarks (premier groupe de Miriam Makeba)... Les silex ont fait mieux qu’éclairer le chemin : ils ont révélé d’autres roches à la patine dorée.
Mixées par Jacques Ehrhart (Henri Salvador, Camille, Manset et Silvain déjà) ces nouvelles chansons respirent l’air contemporain, mais aspirent à autre chose que la description du quotidien : on y croise
ainsi un sarcastique Mouton à trois têtes, un Bambi blanc traqué jusque dans la forêt noire. S’y mêlent, dans l’écho de cloches spectoriennes, des rêves d’Hawaii et la vision d’abeilles qui font l’amour aux fleurs... Hallucinations dada et attention à l’humain, au végétal, à l’animal s’entrecroisent. Les éléments sont là, presque palpables, dans le chant et les textures instrumentales. Leur présence sensuelle, violente parfois, s’incarne dans l’oreille, tel le génie libéré de sa bouteille. Et c’est tout évidemment que se faufile ici un Garçon étrange, le Nature Boy d’Eden Ahbez, naturalisé français par Lucienne Delyle, comme un marin que l’ivresse aurait distrait et laissé à quai.
D’élégies bucoliques en bouillonnements quasi-psyché, de sacs électriques en ressacs reposés, Bethseda parle du monde que nous habitons et d’un autre qui nous habite. La porte est ouverte. Soyez les bienvenus. On se chauffe ici de ce bois dont certains ont la générosité de faire des chansons"

Avis sur Silvain Vanot

Concerts passés de Silvain Vanot