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LIVE REPORT / Rock en Seine festival, on a assisté à la 15ème édition !
11/09/2017

LIVE REPORT / Rock en Seine festival, on a assisté à la 15ème édition !

Comme chaque année, le rendez-vous incontournable de la fin de l'été se trouve au Domaine de Saint-Cloud. Pour sa quinzième édition, Rock en Seine affiche une programmation plus éclectique. Retour sur trois jours de festivals comme on les aime.

 

Vendredi 25 août 2017

Temps humide, grosses chaleurs. On espérait mieux pour ces derniers jours d'août. Toutefois, la météo n'empêche pas les premiers festivaliers de se défouler dès les premiers concerts et notamment celui du très attendu Franck Carter and the Rattlesnakes, déjà ovationné au Hellfest quelques semaines plus tôt. C'est à coup de cycle pits géants que les plus courageux dépensent leurs premières gouttes de sueur. Sur la grande scène, c'est The Pretty Reckless qui attire les foules.
La sexy Taylor Momsen ouvre le show avec Follow Me Down, sa crinière blonde dans le vent. L'énergie des premiers rangs n'est toutefois pas unanime, malgré quelques fans de premier rang qui sautent, forment des pogos, reprennent les titres les plus célèbres, dont Make Me Wanna Die... Un arrière goût de Bastille, l'an dernier sur la même scène et à la même heure, qui avait connu le même succès.


Ils étaient attendus depuis longtemps à Paris. Beach Fossils, tout droit venu de Brooklyn prend place sur la petite scène Bosquet. Le public des premiers rangs est connaisseur, mais rapidement les notes lo-fi/indie-rock des new-yorkais attirent les curieux. Le groupe revient à ses classiques avec Adversity ou Sometimes, et prend plaisir à découvrir leur dernier album 'Somersault' en live. Ambiance chill et intimiste un peu à l'écart de la folie des foules à quelques centaines de mètres de là.

On l'avait adoré à la Cigale, et après une tournée internationale qui n'en finit plus, FKJ revient à la maison et ça fait plaisir. Toujours seul sur scène, il enchaîne : guitare, piano, synthé, basse, sax, voix. Plaisir auditif et visuel. C'est funky sur la scène de l'Industrie sur Instant Need, Losing My Way ou encore So Much To Me. Impossible de résister à quelques pas de danse. FKJ semble prendre du plaisir sur scène, il va même jusqu'à sampler le public pour un loop expérimental. Smile communicatif.

Ils passent de la Main Stage de Coachella à la petite scène Bosquet de Rock en Seine, c'est Grouplove ! Beaucoup fans sont là pour les américains qui ont signé un titre sur la bande originale de Nos Étoiles Contraires. Vêtus de tenues colorées, le groupe présente son dernier album : 'Big Mess', album pop très dansant porté principalement par la voix de Hannah Hooper. Les musiciens qui l'entourent savent bouger et faire bouger, prenant le micro parfois mais surtout, en dansant au son du dernier single, Remember That Night et Welcome To Your Life. Quelques inédits en plus ! La musique est fédératrice, le public est réceptif à souhait.

Rock en Seine, c'est aussi le rendez-vous des vrais rockeurs. On fête ensemble le retour sur scène de The Jesus & Mary Chain. Les Écossais que l'on imaginait un peu fatigués nous surprennent en réveillant la scène de la Cascade. Just Like Honey, April Skies : c'est un grand retour aux classiques pour le groupe, et ça fait du bien.

Ça n'a peut être rien à voir, mais on vient de croiser un mec en kilt.
Enfin peut-être, parce qu'on enchaîne avec les autres Écossais de la prog de ce premier jour : Franz Ferdinand.
Le groupe s'étant reformé quelques mois plus tôt, c'est un des noms les plus attendus ce soir. L'esplanade de la Grande Scène est pleine à craquer. La scénographie est plus simple que pour la tournée de Right Thoughts, Right Words, Right action, mais est toujours efficace. Alex Kapranos, le chanteur, sait faire le show. Il ne semble pas fatigué et stimule le public en interagissant à tout instant avec lui. Le succès de Take Me Out est intemporel et précède un final en apothéose avec This Fire, en apothéose.

Notre coup de coeur ce soir est pour le moins surprenant : . La danoise est surexcitée. Sexy dans son T-shirt Blondie, MØ joue avec son public. Spectacle total. Elle interprète les titres de 'No Mythologies to Follow' et revient à ses débuts avec Waste of Time, appréciée des fans de la première heure. La chanteuse offre un rappel, on n'en demandait pas moins. C'est sous une pluie de confettis que l'on reprend son tube Lean On, fruit de la collaboration à succès avec Major Lazer. Peut être que cette musique est désormais trop jouée, mais l'entendre en live fait son petit effet : le public semble aussi survolté qu'elle !

L'ambiance ne redescend pas avec le dernier concert de la soirée : electro à l'Australienne sur la Grande Scène. C'est Flume qui vient clôturer cette première journée de festival qui, contre toute attente, n'aura pas été si catastrophique niveau météo. Son dernier album Skin avait fait l'effet d'une bombe à sa sortie l'année dernière. Il avait été accompagné d'une tournée des festivals et c'est avec plaisir que nous le retrouvons cette année à Rock en Seine. Après une ouverture toute en douceur sur Hélix, on le retrouve sur ses classiques dont un de ses premiers remix, l'incontournable Tennis Court de Lorde.
Alors que les premiers festivaliers commencent à quitter le site, d'autres inépuisables en redemandent après plus d'une heure de concert. Ça commence fort, vivement demain !

 

Samedi 26 août 2017

Après une journée mémorable hier, rendez-vous à Rock en Seine pour une deuxième journée. Aujourd'hui, la météo est bien plus agréable, les festivaliers troquent leurs jeans et ponchos plastiques pour des tenues bien plus légères.

On en a pas mal entendu parler dernièrement, Therapie Taxi ouvre cette deuxième journée sur la scène de l'Industrie. Le groupe de parisiens audacieux dans ses textes et énergiques sur scène séduisent les premiers festivaliers avec leurs titres Coma Idyllique, Salop(e) et Crystal Memphis.

De l'autre côté, c'est Ibibio Sound Machine qui ouvre le bal de la Grande Scène pour une cinquantaine de minutes de dance directement tirées du Niger. La petite pointe d'électro et des cuivres qui donnent une force à la musique de Eno Williams. C'est un vrai bonheur pour les plus courageux déjà présents. Un petit moment pour souffler et le groupe Band of Horses entre en scène, pour offrir une nouvelle séquence de voyage, très différente cette fois. Il est tôt mais le public est bien plus amassé qu'hier à la même heure, pour applaudir le groupe reprendre leur très célèbre The Funeral, entre quelques titres de leur dernier album 'Why Are You Ok'. Il faut croire que le rock du groupe américain a su convaincre le public de Rock en Seine.

Plus hardcore, Lysistrata investit la scène de l'Industrie. Trio de la vingtaine à peine, les jeunes garçons sont en pleine explosion et leur live survolté est bien là pour le prouver. Alternant entre un rock un peu sale et des moments plus doux, on se laisse charmer par leur excellent 'Asylum'.

Pendant que les habitués de festivals Girls in Hawaii prennent le relais sur la scène de la Cascade pour présenter leur album à paraître 'Nocturne', dont le titre This Light, avec lequel ils ouvrent le show, Jain se prépare à monter sur la Grande Scène. C'est l'ultime show de sa tournée de plus de deux cent dates en deux ans. Jeanne, que l'on a vu grandir et évoluer depuis ses débuts en première partie de Yodélice en 2014, n'a rien perdu de son énergie communicative et de son don à fédérer les foules. Les titres Come, Makeba ou encore Dynabeat sont tous repris par une foule massive, qui les connaît par coeur. Ouvrant son show seule, elle est très vite rejointe par ses musiciens qui donnent une nouvelle dimension à ses sons électroniques et dansants directement tirés de ses voyages, notamment au Congo. Jain, comme à son habitude, implique le public dans son spectacle, belle complicité. Elle va même le rejoindre à travers une boule géante dans laquelle elle va pour se jeter dans le public !

Place au moment d'émotion. C'est aux tristes nouvelles que nous avons beaucoup entendu parler de Her dernièrement. Comme l'aurait voulu Simon, co-fondateur du groupe qui nous a quitté le 13 août dernier, Victor Solf et les autres membres du groupe débordent d'énergie. Le concert est bouleversant. Larmes, colère, tristesse, la voix de Victor en dit long, mais ce qui touche le plus, c'est cette passion communicative qu'il a à être sur scène. Five Minutes, le très émouvant Blossom Roses, Union, résonnent dans tous les esprits. On se quitte sur un morceau que le groupe a pour habitude de reprendre, l'excellent A Change is Gonna Come de Sam Cook qui prend tout son sens. Frissons.
Le temps d'aller vers la Grande Scène pour aller voir The Kills, il est possible d'applaudir Little Dragon sur la scène de la Cascade, et de se déhancher quelques minutes sur cette musique venue d'ailleurs. Très difficiles à décrire, les suédois attirent tout de même un bon nombre de festivaliers avec des titres tels que Twice qui leur ont offert ce succès.

C'est certainement le groupe le plus attendu de l'affiche de cette année. On ne présente plus The Kills. Alison Mosshart et Jamie Hince font leur retour en France avec un public chauffé à bloc. Guitares saturées sur Tape Song, Doing It To Death, Monkey 23, on regrette l'absence de Future Starts Slow de leur setlist mais la force de leur concert a toutefois su réveiller le public de la Grande Scène.

Pour clôturer la soirée, plusieurs options. Nous choisirons de célébrer le funk et la soul avec Lee Fields and the Expressions. Le groupe mythique a fait son grand retour sur scène pour cette saison des festivals.

Columbine, le groupe de rap célèbre avec Pierre, Feuille, Papier, Ciseaux, soulève la Scène du Bosquet.

Enfin, impossible de manquer le retour de PJ Harvey et son show magistral sur la Grande Scène ce soir. Précis, juste, millimétré, tout est maîtrisé. Madame n'est pas là pour communiquer avec son public, mais pour offrir une performance scénique théâtrale mémorable. Entourée de neuf musiciens masculins, tous habillés en noir, PJ Harvey interprète plus d'une heure trente de tubes, et de morceaux tirés de son dernier album, 'The Hope Six Demolition Project'. La mise en scène rappelle vaguement celle de Woodkid, à la fois très sobre, très sombre, et très travaillée. Les percussions et cuivres entourent la chanteuse, émouvante et plus que présente scéniquement. Elle les rejoint même au saxophone le temps de The Wheel.


Dans un tout autre registre, la soirée se termine avec le live de Fakear, accompagné de ses musiciens, vu l'année passée sur la scène du Zénith de Paris. Le jeune adulte, très proche des éléments et de la nature, propose un show digne des émotions présentes sur son album 'Animal', sorti il y a quelques mois. Très coloré, c'est un réel spectacle fédérateur qui termine en beauté cette seconde journée à Rock en Seine.

 

Dimanche 27 août 2017

La fatigue commence à se faire ressentir du côté des festivaliers. Elle ne les empêche cependant pas de s'amasser très tôt devant les grandes scènes notamment pour King Khan & The Shrines ou Car Seat Heardrest sur la scène de la Cascade. Le grand moment de ce début d'après midi reste aux yeux de beaucoup le show démentiel de Deluxe. Habitués des festivals, ces derniers offraient leur dernière date de l'été et avaient bien l'intention d'enflammer la scène. Le groupe est connu pour son interaction toute particulière avec le public, et l'a prouvé une fois de plus. Les moustachus, qui "s'attendaient à jouer devant quatre personnes", ont finalement attiré des milliers de personnes. Tour à tour, ils échangent leurs postes pour venir au devant de la scène, et présenter leurs titres les plus emblématiques, tels que Shoes, ou My Game, qui sont très rapidement repris par les premiers rangs. La chanteuse, propose même une battle de danse sur la scène avec une des fans choisie dans le public. Chorégraphies improvisées (ou non), complicité avec le public, il est 16h55 et on a vite retrouvé l'énergie que l'on pensait perdue.

Et ça ne fait que commencer. Pendant que les foules se divisent entre Romeo Elvis X Le Motel sur la scène de l'Industrie, et Ty Segall, sur la scène de la Cascade, d'autres font le choix de rester proche de la Grande Scène, pour attendre Mac DeMarco. Le petit Mac est sur scène comme à la maison. Clopes, bières et table de bistrot sur scène pour y accueillir ses proches. Il y installera même deux chanceux fans du premiers rangs dès "On the Level" le premier morceau. Bon spot pour apprécier le très attendu concert du Canadien, non sans humour. Dans le public, on peut lire un panneau "Let's have a beer together", ça serait presque envisageable. On reprend "Salad Days", "Freaking Out The Neighborhood", le très bon "This Old Dog" puis on se laisse surprendre par sa reprise inattendue et décalée de Vanessa Carlton "A Thousand Miles". On repart avec le sourire.

Pas très loin, un autre coup de coeur entre en scène : absent depuis deux ans, George Ezra fait son retour pour présenter son single Don't Matter Now, ainsi que quelques nouveaux morceaux qui pourraient sortir prochainement... Comme en 2015, le show commence avec Cassy'O, et s'ensuit d'une série d'invitations au voyage que nous avons tous repris au moins une fois... Budapest en tête de course, bien entendu.

Ceux qui attendent impatiemment Cypress Hill et qui préfèrent la scène hip-hop sont eux avec Rejjie Snow. Samples jazzy, belles lignes de basses, et un flow impressionnant, c'est la recette du jeune irlandais dont on va vite entendre parler. Le public, timide au début, finit par se lâcher sur "D.R.U.G.S", son titre phare, "Crooked Cops", "Flexin" ou encore l'addictif "Pink Beetle", tous sortis cette année et sur son album à venir Dear Annie. 23 ans et déjà tout des grands. On kiffe bien sur la petite Scène du Bosquet.

C'est la parfaite introduction pour les rappeurs de L.A, Cypress Hill qui montent sur la Grande Scène déterminés à faire un retour mémorable. Les Californiens engagés attaquent à coups de beats puissants et de titres fédérateurs, comme "Inside In The Brain", "Hits From The Bong", "Tequila Sunrise"... La foule scindée en deux par les rappeurs Sen Dog et B-Real, scream-battle entre la droite et la gauche de la scène. Bon moyen pour déchaîner les foules et les esprits sur des centaines de mètres. Roll it up, light it up, smoke it up : on perd le contrôle.

Le soleil se couche peu à peu sur le concert de Rone, rude changement d'ambiance. On en profite pour aller manger un bout avant la fin de soirée qui s'annonce sans répit. La nuit tombée, tandis que peu de monde se dirige vers la scène de l'Industrie pour applaudir The Shoes en DJ set - et Orelsan en guest surprise -, programmé pour Les Inrocks, c'est une réelle marée humaine qui vient applaudir The XX sur la Grande Scène.

La sortie de leur petite pépite I See You en janvier était l'occasion pour Romy, Jamie xx et Oliver de repasser par la ville Lumière. Les Londoniens qui se sont fait rares en France pendant des années reviennent dans la ville Lumière après deux concerts sold-out au Zénith en février dernier. L'accueil chaleureux que leur avait réservé leur public français semble l'être tout autant ce soir. Mise en place discrète, presque timide mais triomphale pour The xx qui a mis du temps à s'affirmer sur scène. Avant même que les premières notes de l'incroyable "Intro", ne résonnent entre les arbres du Bois de Boulogne, une singulière plénitude flotte au dessus de la fosse. Le trio enchaîne avec l'un de leurs morceaux les plus attendus ce soir, "Crystalised" issu de leur premier album puis c'est "Say Something Loving" qui nous emporte.
Entrée remarquable, à l'image de la soirée. Déjà, le public est comblé, mais tout autant hypnotisé par les sonorités si singulières de la guitare de Romy, la basse d'Oliver et leurs voix complémentaires. Comme une évidence l'alchimie fonctionne grâce à l'électro de Jamie xx. Trônant sur une estrade aux allures d'une cage de verre, le grand producer alterne entre percussions, synthés et machine.
On notera un bel équilibre dans la setlist. Les Londoniens enchaînent sur le mythique "Islands" puis "I Dare You", et le sensuel "Lips"... « Merci beaucoup » chuchote Romy. C'est seule qu'elle s'avance avec sa guitare pour interpréter "Performance" en acoustique sous le regard bienveillant de Jamie xx qui l'observe depuis son estrade. Et c'est dans une logique presque narrative que le groupe poursuit avec "Brave For You", et Oliver retrouve son micro pour "Infinity" dans une version inédite qui flirterait presque avec le reggae au début avant d'exploser comme on l'espérait.

« I think we're superstars. » C'est chose faite. On l'attendait avec impatience : "VCR", tube de leur premier album. Vague de légèreté dans le public. On apprécie l'éclectisme des registres dans lesquels le groupe évolue et sa mise en valeur ce soir.

La soirée prend un nouveau tournant avec les basses et les cuivres de l'incroyable "Dangerous" qui résonnent dans les coeurs des festivaliers. On reconnait là la touch de Jamie xx avant de retrouver la douceur de "Fiction". Belle progression, le ponte anglais se laisse un peu de liberté pour la fin d'un live axé électronique avec "Shelter" et son tube "Loud Places" originalement présent sur son album solo. Le refrain est repris en choeur par les festivaliers. Le très attendu "On Hold" arrive enfin puis, ces doux mots d'amour viennent annoncer la déclaration "Angels". Et c'est ainsi que se termine ce moment hors du temps passé avec The xx et ces trois jours de festival.
« Love, love, love. » sous un tonnerre d'applaudissements.

 

 


Live Report par Pauline Jabes et Sébastien Martinez

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