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28/12/2012

En France, le rap anti bling-bling s'apprête à prendre la relève !

C'est la crise jusque dans le hip-hop ! Fini les clips où les rappeurs entourés de bimbos s'affichent dans des villas immenses, noyés sous les "signes extérieurs de richesse" et où la devise "Get rich or die tryin'" ("Devenir riche ou mourir en essayant de le devenir") initiée par l'américain 50 Cent est un véritable mantra de vie. Aujourd'hui, débarquée depuis peu dans le paysage du hip-hop hexagonal, une nouvelle génération de rappeurs se revendiquent d'avantage revendicateur et politique : ne plus montrer sa réussite financière à tout prix mais diffuser au plus grand nombre un message et amener à la reflexion. 

Ils feraient presque passer les rappeurs qui vendent le plus de disques (Rohff et Booba en tête) au second plan. Ils, c'est Orelsan, 1995, Keny Arkana, La Gale, Casey et bien d'autres qui ont grandi avec internet et ont modifié les règles du jeu en distribuant gratuitement leurs EP en ligne et en faisant leur promotion sur Facebook ou Twitter.

1995 par exemple, a définit un contrat unique avec Polydor (Universal) en exigeant que celui-ci ne prenne en charge que la distribution de "La Suite", en les laissant se charger du reste, évitant ainsi un possible "formatage" du label. Ce collectif formé par des potes qui ont fait le pari (risqué) de dépoussiérer le hip-hop hexagonal, en affirmant clairement ce qu'ils veulent et s'inspirent des méthodes des groupes de rap débrouillards révélés en France dans les années 90, jusqu'à atteindre les meilleurs ventes en 2011-2012.

A force d'imposer leurs personnalités et leurs idées, ces nouveaux-venus ont également conquis un nouveau public de trentenaires ou de personnes d'avatanges attirées par l'électro ou le rock. Si dans les années 90, le rap était un courant presque marginal, montré du doigt, il s'est aujourd'hui démocratisé et s'écoutera même en soirée. Et si la relation fonctionne aussi bien, c'est peut-être parce que ces artistes de ce renouveau sont à l'image de leur public, loin du cliché du jeune de banlieue couvert de chaînes en or, et se reconnaissent dans les valeurs défendues dans leurs chansons. Une formule également utilisée par IAM ou NTM lors de leurs débuts dans les années 90, avant d'être doublés 10 ans plus tard par cette fameuse vague bling-bling directement venue des Etats-Unis.

Et pour ceux qui scandent encore que "Le rap, c'était mieux avant", on répondra que le rap, c'est surtout mieux maintenant. Et probablement demain.

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